ChatGPT et la L2 psycho

ChatGPT et la L2 psycho

Présentation de Jean-Marc AIMONETTI (⏱️ 15 min)

Jean-Marc Aimonetti nous parle de son enseignement présentiel dans un amphi de 700 étudiants en L2 Psycho. Une des activités du contrôle continu proposée dans cet enseignement consiste à réaliser un mémoire par groupes de 4 étudiants sur un thème choisi parmi 12. Le travail doit être basé uniquement sur des articles anglophones référencés Pubmed. L’idée est d’aller plus loin que le cours magistral. Le protocole pédagogique est initialement présenté à l’ensemble de l’amphi via un tutoriel (PPT commentés) dont le but est de faire comprendre l’exercice demandé. Le scénario pédagogique est en trois étapes : premièrement, une validation de la bibliographie par l’équipe enseignant (optionnelle) ; deuxièmement, une validation du plan par l’équipe enseignant (optionnelle) et troisièmement, une évaluation du mémoire à partir d’une grille critériée pour l’autoévaluation par les étudiants eux-mêmes puis pour l’évaluation finale par l’équipe pédagogique. Lors de la première session (second semestre 22/23) l’absence d’un recul pédagogique sur les usages de ChatGPT par les étudiants, a rendu difficile la prise en compte du problème posé par l’émergence de ces nouveaux outils : l’équipe pédagogique a simplement décidé de modifier la grille critériée en changeant les pondérations des critères d’évaluation afin de pénaliser plus fortement les erreurs grossières typique d’un usage non raisonné de l’IA. En gros 1/3 des étudiants ont exclusivement utilisé ChatGPT (version gratuite) avec des résultats globalement moins bons. L’utilisation de ChatGPT est facilement reconnaissable : style plat, alimenté de lieux communs avec la présence d’hallucinations (fausses citations qui ne se retrouvent pas dans la bibliographie, invention de termes scientifiques, …). A noter que l’utilisation de la détection automatique des textes synthétiques par le système Compilatio (activable sur l’activité devoir d’AMeTICE) est peu concluante. [JMA] conclut que la traque aux textes synthétiques n’est probablement pas la bonne approche et qu’il est selon lui plus pertinent de proposer aux étudiants des méthodes pour une utilisation « intelligente » des IA génératives, c’est-à-dire d’encadre pédagogiquement la mise en place de stratégies efficaces pour amélioration la syntaxe et le style du mémoire, pour construire une bonne bibliographie, pour développer de bonnes pratiques d’utilisation des capacités de l’IA à produire des résumés, pour améliorer l’esthétique des illustrations avec les fonctionnalités texte-to-image,…

[JMA] revient la question l’évaluation en pointant l’évolution du poids des critères d’évaluation entre la Grille 2020 L2 Psycho et la Grille 2024 L2 Psycho. Pour le nouveau quadriennal, les équipes pédagogiques de L2 Psycho ont décidé un transfert du « savoir-faire rédactionnel » (qui passe d’un poids de 58% à 38%) vers le « savoir-faire académique » (qui passe d’un poids de 24% à 50%). Pour ce qui concerne la question de l’IA en formation, il faut noter la cohérence entre ce transfert et le constat d’une diminution potentielle (inéluctable ?) de l’importance des capacités rédactionnelles dans un contexte où les étudiants sont amenés à utiliser (dans un cadre pédagogique contrôlé ou de leur propre initiative) les IA génératives dans leurs productions écrites. Dans son propre travail de recherche, [JMA] a utilisé les capacités des IA génératives pour produire un résumé dans le cadre d’une édition scientifique : il constate l’efficacité de ces outils en termes de productivité (gain de temps) mais note la nécessité d’un travail de contrôle humain (correction des incohérences et des hallucinations qui sont toujours présentes). Mais les pièges qui attendent nos étudiants n’épargnent pas le monde de la recherche. Pour illustration, [JMA] termine avec une anecdote concernant la publication par une équipe de chercheurs chinois d’un article portant sur la spermatogenèse chez le rat. Cette publication a été retirée par l’éditeur après le constat de l’utilisation abusive des IA génératives par les auteurs, en particulier avec des illustrations complètement fantaisistes crées par une utilisation grossière de systèmes d’AI génératives text-to-image. Ces pratiques non déontologiques qu’on trouvent déjà dans le monde de la recherche vont bien sûr se développer dans les productions des étudiants : il y a là un problème global qui touche à la fois la recherche et la formation sur des thématiques très proches.

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